Bon,
Premier compte rendu pour ma part, après ce début de semaine très éprouvante pour moi.
Arrivée lundi soir, sous un orage, après une montée de la côte de l'Alpe d'Huez assez éprouvante pour les voitures chargées à bloc, je rejoins Diesel à l'appart qui était arrivé avant moi et donc avait pris les clées et laissé une caution de 200€ alors que normalement tout était payé par avance ... bref déjà, on nous voit débarquer à 200m.. genre j'ai une tête de touriste ?
On mange au restau le lundi soir sur la station, pas fameux le restau d'ailleurs mais bon ... ça fera l'affaire. Bref encore une fois on nous prend pour des touristes.. à croire qu'on a vraiment une tête de touristes ..
Au niveau de l'appart: on s'est clairement fait entubé et perso je l'ai en travers de la gorge. Payé 500€ une location à la semaine qui était censée être pour 5 personnes, on se retrouve dans le dernier appart pas rénové de la résidence, sans rideau de douche, un matelas complétement pourri sur le lit et un tout petit appart, ou même à 4 on se sent clairement à l'étroit. On se demande où était censé loger le 5 ème .. Ah j'oubliais la lampe du salon qui a failli nous electrocuter et la deuxième lampe de salon avec une ampoule pétée dedans, un Wifi totalement inutilisable (on a pris nos Iphone) et pas de micro-onde (mais un four et un lave vaisselle). Bref un peu abusé surtout qu'on m'avait confirmé par téléphone que tout était bon.
Le mardi matin: De bon matin je descend à l'acceuil de la résidence pour raler avec Diesel. On obtiendra gain de cause puisque le lendemain on nous changera la lampe, le matelas, et on nous échangera le four contre le micro-onde ... ouf
On décide ensuite d'aller rouler et de profiter de la matinée de beau temps pour découvrir un peu les pistes aux alentours, on avait repéré l'ancienne piste de qualification de 2012 (qui est une noire partant de 2700m).
Le plan des pistes ... DMC1: 2100m DMC2: 2700m
Première piste de la journée de mardi pour se mettre en jambes, départ de 2100m, une rouge, DH5, bonnes sensations pour ma part, je suis en forme et ça roule fort dès la première descente, le terrain est sec pour le moment, bref ça le fait bien !
Deuxième piste, on décide de monter plus haut (2700m) pour aller jouer sur la piste de qualif (enfin une partie). C'est une piste noire avec un tracé assez exigeant physiquement et un passage sur passerelle en bois, complétement pourri par l'humidité, la boue et la neige qui est encore présente à certains endroits à cette altitude (pour rappel il y avait un orage le soir d'avant). Fort dénivelé aussi mais ça va. Lors de ce premier passage on est passés à pied à l'endroit de la passerelle, trop tendu à première vue. Le reste de la descente ne pose pas de soucis particulier et on y prend plaisir, on prendra la fameuse portion ultra roulante avec bosses le long de la route pour rejoindre le départ des remontées, perso, à ce moment là je m'amuse comme un petit fou et diesel aussi, les sauts s'enroulent tout seuls, diesel décolle comme un avion et moi je me découvre aérien aussi sur cette portion tellement elle est propre. Arrivé en bas, complétement dégueulasses, on décide de la refaire ... première erreur, j'aurai du m'arreter là.
Le fameux endroit un peu "tendu" .. à s'imaginer avec de la boue sur la passerelle et le tout ultra mouillé, dans la semi brume.
En effet, la deuxième descente, arrivé au niveau de la fameuse passerelle en bois toute pourrie, diesel passe à coté dans les caillasses et arrive à se frayer un chemin. Un petit groupe de mégavalancheux se forme autour de la passerelle, avant et après, beaucoup hésitent, mais magré tout j'en vois passer 3 ou 4 dessus, sans chutes. C'est visiblement tendu, car pas de freinage possible, trop glissant, il faut juste enchainer et freiner entre les 2 passelles. Me sentant en confiance, je tente ma chance pour passer sur la passerelle. La première partie passe, mais arrivé sur la fin de première partie, ayant regardé trop loin pour anticiper, je n'ai vu qu'au dernier moment que ma roue avant partait droit dans le trou entre la passerrelle et les rochers coté intérieur (l'arrière glissant sur la passerelle). Impossible à rattraper, j'ai tenter de le sauter au lieu de plonger dedans, sans succès. un trou de 1m environ dans lequel j'ai planté la roue avant, et j'ai fait un joli vol plané au dessus de la passerelle, atterrissage sur le casque 2m plus bas donc tête la première. Au choc je me suis plié en deux comme un hérisson, c'est le plastron qui a stoppé la pliure mais ça ne m'a pas empeché d'avoir le soufle coupé net. J'ai mis environ 2 min à m'en remettre, n'arrivant quasiment plus à respirer et beaucoup de mal à me relever (mal au cul et mal sur tout le flanc gauche). Après 5 min environ, avec l'adrénaline, j'ai réussi à repartir, Diesel m'attendait en contrebas et n'a pas vu la chute. On termine la descente, moi avec un peu de mal car chaque choc me fait alors assez mal dans les épaules, et dans les côtes. Arrivé en bas on nettoie le vélo et on rentre à l'appart, l'orage approchant. Pas d'hématomes apparents mais un mal aux côtes assez conséquent. En vérifiant j'avais pas l'impression à première vue que j'avais quelque chose de cassé, je penche donc pour un gros hématome interne et décide de me dopper au dafalgan et anti inflammatoire pour calmer la douleur. Coté vélo, seulement le disque avant voilé, redressé à la main en mode barbare mais c'était good, j'ai pas compris comment j'avais fait pour rien casser vu la chute ..
Le lendemain matin, mercredi: levé à 8h30 environ, après une nuit affreuse pour ma part, quasi pas dormi malgré le nouveau matelas (toujours aussi pourri) mais la douleur est toujours là
Je décide quand même de continuer, pensant que ça aller passer dans les 3 jours qui suivent. On part chercher les dossards et plaques au palais des sports à coté vers 9h30, on voulait alors ensuite partir faire les reconnaissances officielles du parcours de qualif qui partait de 2810m.
Après 1h passé à attendre dans les files d'attente et s'etre gourré de file, on récupère enfin nos dossards. On file ensuite directement après un rapide passage à l'appart, aux remontées.
Arrivés à 2700m, comme le jour précédent, il nous fallait rallier la télécabine des petites rousses pour monter à 2810m, par un chemin de XC, de 3km, le XC11.
Le petit chemin en plein cagnat, bien que faisant que 3km et étant magnifique, était tout de même assez épuisant. Pas mal de bourbiers et c'était le chemin qu'on était censé utiliser obligatoirement le jour des qualif à 7h du mat pour etre dans la première vague ..
Arrivés au pied de la télécabine des petites rousses pour monter à 2810m: pas moyen de monter, elle est arretée à cause de l'orage de la journée précédente qui avait grillé les câbles d'alim, il était 11h50 à peu près et la réouverture n'était prévue qu'a partir de 14h (sous conditions). Bien sur on a pas du tout eu l'info en bas et on a roulé 3km en plein soleil par le XC11 comme des cons pour rien.
Ni une ni deux, on décide finalement de redescendre à Oz en Oisans par les autres pistes de DH locales, de la bleue et de la rouge normalement. On rencontrera un mec qui nous guidera dans une pseudo piste rouge qu'il connait que de nom et qui se révèla être un bourbier sans nom, ou on a décollé le vélo de la bouse 80% du temps. Perso j'avais jamais vu une piste aussi merdique, et le mot est faible, même le pic du jer par temps de pluie à coté est une ballade de printemps.
Le moindre portage sur les éboullement rocheux en milieu de parcours devient un véritable calvaire pour moi, mes côtes me faisant toujours souffrir et de plus en plus ..
malgré tout on rejoins en contrebas Oz en Oisant la station et on remonte par les remontées à l'Alpe d'Huez à 2100m, d'où on redescendra vers le village de l'Alpe d'Huez. La vidéo de cette redescente est celle que Diesel à mis sur facebook.
Malgré mes côtes on a quand même bien roulé ... pour le moment j'encaissais encore ..
Arrivés au lavage des vélo, comme un con, je me coupe l'index gauche sur le disque arrière en mettant le doigt à l'endroit où il fallait pas par inadvertance. bien sur je pisse le sang, on rentre vite fait et je me soigne en retrant: 2 jours de ride, 2 blessures déjà, bref ça commence fort.
Jeudi: on décide d'aller faire la reconnaissance du parcours officiel de la mégavalanche, donc départ de 3300m sur le glacier et arrivée à Allemont à 720m.
Moi j'ai passé une nuit pas terrible mais j'ai réussi à dormir à grands renfort de paracétamol et le matin je me lève avec légérement moins de douleurs ... illusions bien sur
C'est parti pour le pic blanc, on arrive après 1h aux fameux 3300m.
C'est parti pour la galère. Descente sur le glacier en mode furieux. Perso je fais pas trop le malin, j'ai beaucoup de mal à me placer sur le vélo ça part dans tous les sens mais la neige en haut est pas trop pourrie, après quelques chutes sans mal et des glissages particulièrement longues ... j'arrive à me démerder et à glisser/rouler le cul en arrière au dessus de la roue et un pied de sorti pour équilibrer.
Diesel de son coté assure grave sur la neige, parti comme une furie, il arrive à glisser en gérant parfaitement son équilibre et en dépassant une bonne dizainne de mecs de façon un peu inconsciente mais visiblement ça marche ... il semblerait que plus il y a de vitesse et mieux c'est pour passer la neige. L'angle de sa fourche avant joue pas mal aussi ainsi que son poid plume ..
Une des seules fois où je verrai encore diesel par terre ! ... il me mettra par la suite 15 min dans la vue
Pour ma part la première partie des 2 premières pentes de neige est vraiment épuisante mais je la gère. Le mal de côte revient à fond et le fait de devoir maintenir un cap en forçant beaucoup physiquement n'arrange rien. J'arrive sur le faux plat de piste de neige déjà à moitié mort, en plus de ne pas avoir de souffle à cause de l'altitude et de ma chute. C'est là que l'enfer commence pour moi. Impossible d'avancer sur le vélo sur les faux plats, pas de pentes, des trous partout, des ornières immondes, bref ça va plus vite en courant à coté du vélo, ce que je fait.
Arrivé un peu plus bas, on entame les premières parties rocailleuses entre 2 plaques de neige. Grosse rocailles de montagne, avec des ruisseaux d'eau par dessus donc très humides et ultra glissant. Fort pourcentage de pente par endroit et terrain vraiment défoncé parfois mais ça passe. Les plaques de neige entre les endroits rocailleux sont bardées d'ornières énormes, dont certaines font la profondeur du vélo .. impossible ou presque d'y rouler mais ça nous sert de rail pour pas glisser en contrebas, alors on se débrouille comme on peut ...
Diesel de son coté était en pleine forme et m'a attendru presque 10 ou 15 min par endroit tellement j'étais en galère.
On commence ensuite à redescendre par les singles rocailleux après avoir passé les plaques de neige restantes, mais j'ai tellement grillé d'énergie que je vais direct à la faute de pilotage 3 fois d'affilée, 3 chutes dans la grosse pavasse dont une sur le torse qui va me réveiller très serieusement la douleur des côtes magré les protections. Au passage j'ai plié les poignées de frein avant et arrière et fait sauté le compteur de son support .. malgré tout on continue et j'arrive en contrebas, on fera une petite pause de 5 min avec diesel avant de reprendre mes esprits et de repartir.
Maintenant qu'on y est, hors de question de couper cours, on la fait jusqu'au bout.
De mon coté je me dis serieusement à ce moment là que je ne vais pas pouvoir faire la course dans mon état physique, c'est déjà tellement galère à 10 sur le glacier alors à 110 ..
Bref on continue sur les singles, j'ai toujours pas de souffle, j'ai mal partout à chaque choc mais je suis difficilement Diesel, avec beaucoup de retard, chaque trou devenant alors un supplice pour moi. Je me concentre sur le pilotage et ralenti fortement le rythme pour ne pas me faire surprendre, je suis pas du tout à l'aise sur la piste à cause de la douleur, mais je me concentre pour ne surtout pas rechuter une nouvelle fois.
Le reste de la piste se passera à peu près correctement, c'est du single relativement propre à part quelques endroits un peu techniques. Tout ce que je juge un peu trop technique je le passe à pieds par mesure de préservation (éviter absolument la nouvelle chute). Heureusement l'entrainement au pic du Jer me permet d'avoir quelques bons reflexes de pilotage, notamment lors des quelques petits sauts de 50 ou 60cm qui parsement le reste de la piste et aussi dans les racines ultra glissantes de sous-bois. J'avance à rythme de tortue et diesel s'impatiente mais malgré tout j'arriverai en bas sans autre chute (en vrai des petites chutes d'inatention mais sans mal supplémentaire).
On notera tout de même que j'étais le premier arrivé à Allemont au gymnase, Diesel était devant moi mais en étant super confiant, il a fait un énorme vol plané de 30m et une sortie de piste pour aller s'écraser en contrebas d'un fossé. Il a pris cher aussi mais apparement pas trop mal (j'ai pas vu mais ça avait l'air impressionant car je suis passé à coté sans le voir, il était vraiment au fond du fossé). J'ai attendu 10 ou 15 min et je le vois revenir, sorti de son fossé par 3 anglais qui l'ont aidé pour remonter le vélo ... bref .. une descente épique mais on l'a fait ! .
J'aurai vraiment aimé l'apprécier à sa juste valeur car le parcours était vraiment super sympa, mais avec la douleur c'était vraiment pas ça.
On remonte alors à l'Alpe d'Huez depuis Allemont, moi complétement cassé de partout, plus d'énergie, mais content d'avoir fait la descente et Diesel en pleine forme, presque prêt à repartir malgré sa chute.
Malgré tout, moi je décide alors d'annuler ma participation à la mégavalanche, au vu de ma souffrance sur le parcours qu'on a fait en presque 1h45 au lieu de 1h / 1h10 à rythme normal. Je décide d'aller voir le médecin et urgences le soir même.
De son coté Diesel a des soucis familliaux, notamment du coté de son père et décide lui aussi d'annuler et de repartir voir son père en Espagne en catastrophe le jeudi après midi.
On a donc mangé rapido, Diesel est reparti en express, on a redonné nos 2 dossards, et moi dans la foulée j'ai fait médecin, radio, urgence et échographie à cause d'un soupçon sur la rate.
Verdict: la rate n'a pas été touchée mais j'ai bien une côte fissurée sur toute la longueur (K12), donc repos forcé. A priori j'ai donc fait le parcours de la mégavalanche avec une côte fissurée ... et le risque de la fracturer/déplacer encore plus vers la rate. Bref, je pense que je me suis arreté à temps.
On reste jusqu'a la fin de semaine moi et ma copine, la location étant payée, je vais tenter de faire pas mal de photos/ videos des participants de la méga et quelques randonnées tranquilles histoire de profiter quand même de la fin de semaine, mais moi j'ai interdiction formelle de remonter sur un VTT pour le mois qui vient ...
En conclusion, je dirais que la mégavalanche est une courses vraiment exigeante physiquement , qui se fait à 100% de ses capacités, pas à 80%, et que pour être honète j'ai été trop optimiste sur la préparation physique. On a bien la technique de pilotage car on était loin d'etre les plus lents en descente, mais moi j'ai pas l'endurance au niveau du souffle en altitude, même si ma chute y était probablement pour quelque chose, la respiration à 3300m d'altitude n'a rien avoir avec celle en plaine ..
Je pense qu'on a visé trop haut pour une première compète de haut niveau. Enfin en tout cas pour ma part. Diesel aurait pu la faire je pense car il a encore plus de technique que moi notamment sur le glacier. Peut etre un peu trop d'excès de confiance aussi pour ma part qui m'a poussé à la faute.
Voili voilou, bientôt je vous mettrai les photos depuis le glacier et de la passerelle qui a causé ma chute ..